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L'incontinence urinaire chez le cheval

L'incontinence urinaire chez le cheval

(Article proposé par le  Docteur Lauraline Lecocq) 

 

L'incontinence urinaire est l'incapacité à controler la miction (production d'urine). Elle peut être congénitale (présente depuis la naissance) ou acquise et être d'origine neurologique ou non.

Multiples causes en fonction de l'âge (maladie congénitale chez le poulain), de l'utilisation du cheval (jument reproductrice) et de pathologies concommittantes (problèmes locomoteurs, ataxie,...)

Prédisposition des vieux chevaux à développer de l'incontinence urinaire: accumulation de sédiments dans la vessie (cystite sableuse) ou mauvaise conformation vulvaire.

De nombreuses causes neurologiques d'incontinence urinaire existent quelles soient localisées ou généralisées. L'incontinence peut être le symptôme d'un problème plus sévère.

Bien que peu fréquents chez les chevaux, les calculs urinaires (urolithiases) peuvent être associés à de l'incontinence urinaire.

 

Étiologie

 

Les vieux chevaux sont prédisposés à développer de l’incontinence urinaire. Chez les mâles, castrés ou non, l’incontinence urinaire est souvent associée à une cystite sableuse (accumulation anormale de sédiments dans la vessie). Ces dépôts font suite à une vidange incomplète de la vessie, provoquent une irritation constante de la muqueuse vésicale et préparent le terrain aux infections bactériennes secondaires. La distension chronique de la vessie et l’inflammation entrainent des dommages souvent permanents àla vessie. C’est un cercle vicieux. La cause exacte reste souvent inconnue mais pourrait être une douleur (douleur au niveau du dos, boiterie) ou toute autre cause empêchant le cheval de se mettre en position normale pour uriner.

 

Chez les vieilles juments, l'incontinece urinaire fait souvent suite à une mauvaise conformation vulvaire ou des traumatismes répétés lors des coïts et poulinages. S'ils ne s'accompagnent psa de dommages neurologiques, des interventions chirurgicales permettent de corriger les mauvaises conformations vulvaires ou les lésions du sphincter urétral. Comme chez le mâle, ces lésions peuvent favoriser le développement de d'infections bactériennes (cystites) et de sablose.

De multiples autres causes d’incontinence urinaire existent chez le cheval, mais qu’elles soient d’origine neurologique ou non (uretères ectopiques, calculs urinaires, myéloencephalopathie à Herpesvirus de type 1, syndrome de la cauda equina, …), elles peuvent apparaitre à n’importe quel âge et seront abordées séparément dans d'autres fiches techniques.

 

Signes cliniques

 

Quelques soit son origine, l'incontinence urinaire s'accompagne souvent d'irritation cutanée et de dépilation au niveau du périnée et de l'intérieur des membres postérieurs. Les signes cliniques associés aux cystites sableuses sont de l’incontinence urinaire, de la strangurie (difficultés à urinier) qui, dans les cas les plus sévère, peut être associée à de l’hématurie (sang dans l'urine) et à des signes de coliques. 

 
 

Diagnostic

 

Cystites sableuses: La palpation transrectale permet de mettre en évidence une vessie énorme. Au moment du diagnostic, la distension de la vessie est souvent présente depuis plusieurs semaines à plusieurs mois.  L'échographie transrectale permet de voir l’accumulation de matériel hyperéchogène dans la vessie et confirme le diagnostic. La vessie peut souvent être vidée partiellement par simple pression. La cystoscopie permet de quntifier l'inflammation de la muqueuse, souvent sévère. Une culture de l’urine obtenue stérilement est souvent positive pour Eisherichia coli  (plus de 50% des cas), Streptococcus β-hémoltiques ainsi que staphylococcus et diverses bactéries entériques Gram-négatives. Ces bactéries étant souvent multi-résistantes, un antibiogramme permet de choisir un antibiotique efficace pour lutter contre l'infection urinaire.

Chez la jument, les anomalies de conformation et les lésions de l'urètre peuvent être facilement visualisées par un examen clinique attentif et une vaginoscopie. Un examen neuroloqique permet également d'objectiver dans certains cas d'autres séquelles. Le pronostic et l'utilisation future de la jument comme repoductrice dépendront de cet examen.

 

Traitements

Le traitement des cystites sableuses comporte plusieurs volets :

1) Vider la vessie. Un cathéter est introduit dans la vessie pour l’aider à retrouver une taille normale et réduire l’inflammation de la muqueuse. Cela peut être associé à un lavage afin de retirer le plus de sédiments possibles. La fréquence de ces manipulations est variable d’un individu à l’autre mais peut, dans les cas les plus sévères être quotidienne. Certains médicaments peuvent également favoriser la vidange vésicale.

2) Traiter la cystite. Une antibiothérapie basée sur les résultats de la culture de l'urine doit être mise en place dès que possible. Elle peut être associée à des anti-inflammatoires en fonction du degrée d'atteinte de la muqueuse et du confort du cheval.

3) Éviter l'accumulation de cristaux. Stimuler la prise d'eau par le cheval, favoriser une ration plus pauvre en calcium (éviter la luzerne par exemple). S’il est vrai que théoriquement l’acidification des urines diminue la formation de cristaux dans l’urine, la mise en pratique est souvent difficile car les rations sont peu appétantes pour un cheval déjà malade et donc ne présentant pas un grand appétit.

4)Traiter la cause primaire est bien sur primordial mais souvent peu faisable en raison de la chronicité du problème. Si une douleur doesale est constatée, un traitement ciblé devrait être mis en place. L'obstruction urinaire devrait être levée le plus rapidement possible si présente. Les causes neurologiques d'atonie vésicale ont souvent un pronostic sombre.

 

Pronostic

 

Le pronostic des chevaux atteints de cystites sableuses dépend en grande partie de la chronicité du problème ainsi que de la capacité du propriétaire à réaliser les traitements parfois quotidiennement. Quoi qu’il arrive, les risques de récidives à moyen ou long terme sont élevés et les complications par des infections urinaires ascendantes (pyélonéphrite) sont fréquentes.

 

 

Cet article vous est proposé par :
 
  Docteur Lauraline Lecocq
  Vétérinaire spécialiste en  Médecine interne  ambulatoire Equine                                             
      Tél : 0486 72 09 19
 
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