Uvéite signifie inflammation de l’uvée soit l’iris, le corps ciliaire et la choroïde.

Cette pathologie est fréquente chez le cheval. Elle peut avoir des causes diverses mais lorsque qu’elle récidive de manière chronique le risque de perte de vision a court ou long terme est élevé. Par ailleurs, l’uvéite entraine souvent une douleur associée chronique difficile à contrôler.

Attention, l’ « uvéite isolée » (c’est-à-dire associée ni à une plaie oculaire, ni aux symptômes d’une maladie systémique) est un vice rédhibitoire si elle est diagnostiquée dans les trente jours suivant la vente. Un cheval présenté pour une visite d’achat doit systématiquement faire l’objet d’un examen ophtalmologique minutieux afin de déceler d’éventuelles séquelles d’uvéites.

Il est a ce jour communément admis que l’uvéite résulte d’une réaction dysimmunitaire.

Les mécanismes exact ne sont pas élucidés mais il est désormais démontré qu’une infection ancienne par la Leptospirose est une cause importante d’uvéite récidivante en Europe.

Par ailleurs, des chercheurs ont définitivement confirmé l’existence d’une ressemblance antigénique entre protéines de Leptospira interrogans et des protéines de la cornée et du cristallin. La réponse immunitaire contre les Leptospires entraine donc également une réaction immunitaire contre l’oeil lui même (appelée réaction auto immunitaire). On comprend ainsi mieux l’implication de cette infection dans les uvéites récidivantes du cheval.

Afin de déterminer si la Leptospirose est responsable d’une uvéite récidivante il est nécessaire de réaliser une ponction d’humeur aqueuse (prélèvement de liquide oculaire) pour recherche sérologique et PCR pour le Leptospirose. Attention, le dosage des anticorps sanguins anti-leptospirosiques seul n’est pas un moyen efficace de faire un diagnostic étiologique d’uvéite récidivante.

Le diagnostic étiologique permet de mieux comprendre la maladie, mais l’origine des récidives étant d’ordre dysimmunitaire, un traitement antibiotique par voie générale ne permettra pas d’améliorer les symptômes d’uvéite.

Des prédispositions génétiques existent également, les chevaux de la race Appaloosa notamment peuvent développer une uvéite récidivante sans atteinte par la Leptospirose.

Le traitement médical repose sur l’utilisation d’anti inflammatoire et de mydriatiques. Il est utilisé par gérer les crises douloureuses, mais l’utilisation de corticoïdes dans l’oeil à long terme n’est pas envisageable car cela entraine une dégénérescence de la cornée. De plus, le traitement médical permet de gérer la douleur du cheval mais ne permet pas réellement d’enrayer les modifications anatomiques de l’oeil qui seront irréversibles.

L’injection de Gentamicine dans le vitré permet de résoudre les symptômes d’uvéite pour une partie des chevaux. Cette intervention se réalise sur cheval debout.

Les risques à cette injection étant limités, le risque bénéfice est généralement favorable à réaliser cette injection dans un premier temps, en même temps que le prélèvement d’humeur aqueuse.

Cette intervention chirurgicale consiste à éliminer le vitré inflammatoire responsable de la réaction immunitaire et des récidives d’uvéite. L’intervention est réalisée sous anesthésie générale et nécessite un matériel spécialisé. Nous faisons intervenir un confrère venant d’Allemagne, le Docteur Leser, pour réaliser cette intervention.

Cet article est proposé par la "Clinique de Grosbois 

Domaine de Grosbois, Boissy-Saint-Léger, France -

Tél : +33 1 45 69 65 39

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