Les dangers du pain pour les chevaux
Les dangers du pain pour les chevaux
Petite mise au point :
On est souvent tenté de nourrir les chevaux dans les prés, que l’on croise au détour d’une promenade ou près de chez nous. Vous vous dites qu’ils seront contents, que de toute façon ils n’ont plus d’herbe ni de foin, faut bien qu’ils mangent ou bien que l’on voit leurs côtes à ces pauvres bêtes. De plus vous ne voyez jamais leur propriétaire, il ne vient jamais, il s’en occupe mal. STOP !
Tout d’abord, si vous ne voyez pas le propriétaire, cela ne veut pas dire qu’il ne vient pas vérifier que ses chevaux aillent bien, il passe simplement à ses horaires qui ne correspondent pas forcément aux vôtres.
Ce propriétaire, en plus d’avoir des chevaux, a sa vie, son travail, sa famille. Mais ce n’est pas pour autant que quelle que soit la météo, pluie, neige, canicule, il passera toujours voir comment vont ses chevaux et vous ne serez sûrement pas là.
Le cheval est gourmand !
Le cheval a un régime alimentaire très précis, tout d’abord si son pré ne déborde pas d’herbe tant mieux, le cheval aime l’herbe rase et il est facilement sujet au surpoids, on évite donc les prés remplis d’herbe d’un mètre de haut. Même si vous ne voyez pas de foin, cela ne veut pas dire qu’ils n’en n’ont pas en dose distribuée dans la journée. Les chevaux sont gloutons et vous ne verrez pas de restes.
Si un cheval est malade cela peut tout empirer !
Si l’état du cheval vous inquiète, ses côtes sont visibles, c’est une raison encore plus valable de ne pas interférer dans son alimentation. Il existe plusieurs cas de figures autre que la sous-nutrition : la maladie ou la vieillesse. Ces deux facteurs peuvent entraîner un amaigrissement de l’animal.
En cas de maladie, le cheval suit un régime alimentaire spécifique qu’il ne faut surtout pas altérer. De même que s’il est âgé, il a plus de mal à assimiler les aliments dû à une dentition qui se dégrade (oui comme vous !), il a aussi du mal à garder du gras en hiver. Ce n’est pas pour autant que son propriétaire ne lui donne pas à manger, garder un vieux cheval en état surtout en hiver c’est jamais facile ! Quand vous souhaitez nourrir un cheval qui ne vous appartient pas, vous donnez facilement du pain, voir de la tonte de pelouse (ça évite de l’emmener à la déchetterie), ainsi que tous vos déchets vert divers et variés ! Rien n’est plus nocif pour le cheval que tous ces aliments. Le cheval se nourrit de fourrages (herbes, foins), issu de sa pâture ou d’une récolte, en aucun cas il ne peut manger d’herbe tondue qui est souvent broyée. Cela est très mauvais pour leur santé et très difficile à digérer. Tout comme tous vos déchets verts, épluchures et autres mauvaises herbes. En tant que propriétaires on passe du temps dans nos pâtures à enlever les mauvaises herbes qui peuvent nuire à la santé de nos chevaux, ne venez pas en ramener ! Même si c’est mauvais pour lui, le cheval le mangera (comme vous et le chocolat).
Quel effet peut avoir le pain sur le cheval ?
Le cheval peut tolérer cet aliment qu’est le pain si celui-ci est très sec et dans de toutes petites quantités. Trop mou ou en grosse quantité, le pain provoque des bouchons dans l’appareil digestif du cheval. Le cheval est ainsi ballonné, les aliments qu’il a ingérés par la suite restent bloqués, il souffre alors de terribles maux de ventre. Or un cheval ne peut régurgiter, il a un muscle à l’entrée de l’estomac, le cardia, qui s’ouvre pour laisser entrer les aliments mais se referme et empêche leur sortie. Il y a très peu de chance que le bouchon s’en aille seul, souvent pour se soulager le cheval n’a qu’une option : se coucher, se rouler, or cela aggrave la situation, puisque la douleur persiste et le cheval va avoir des mouvements brusques et violents lorsqu’il se couche.
Les risques sont nombreux, mais en général cela entraîne le déplacement de certains organes, comme une déviation du colon qui peut par la suite compliquer le passage des aliments vers la sortie. Ces symptômes sont ceux d’une maladie très connue chez le cheval et gravement mortelle, les coliques. Chez l’homme les coliques se soignent facilement mais pas chez le cheval. C’est une maladie très redoutée chez les propriétaires et très éprouvante. Elle peut être causée par différents facteurs, stress, alimentation, parasitismes…
En effet un simple bouchon peut tuer un cheval et cela dans d’atroces souffrances. Imaginez un propriétaire passant voir ses chevaux tous les matins, vous passez dans la journée, le lendemain il retrouve son cheval mort ou agonisant sans aucune chance de survie après avoir souffert une nuit entière et cela à cause de votre pain !
Sans intervention vétérinaire, le cheval peut mourir !
Il faut empêcher le cheval de se coucher et le faire marcher pour essayer de faire passer le bouchon, mais souvent le vétérinaire est obligatoire pour sauver l’animal. Mais sachez que sauver un cheval d’une colique n’est pas anodin, il existe plusieurs traitements selon les différents cas et stades de la maladie qui agit rappelons-le en quelques heures ! D’un simple lavement ou injection, on peut très vite partir sur un acte chirurgical important. Il faut en effet parfois ouvrir l’animal pour extraire le bouchon, et remettre les intestins -chamboulés par les couchers du cheval- en place. Surtout qu’il existe très peu de cliniques en France qui opèrent des coliques, il faut des fois faire des centaines de kilomètres avec un cheval agonisant !
Mais sachez aussi que tout cela a un coût, d’environ 200€, cela peut monter jusqu’à plusieurs milliers d’euros. Avec des chances de survie extrêmement variables, on peut facilement après de longues heures apprendre le décès de notre animal que l’on chérit tant et recevoir par la même occasion une facture de 5000€ (parce que oui, même si notre animal ne survit pas aux soins, nous sommes facturés) à cause de votre bout de pain !
Cet article nous est proposé par
Jeanne-Marie