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6. L' hippotherapie et l'équithérapie que prévoit la loi dans cette matière?

6. L' hippotherapie et l'équithérapie  que prévoit la loi dans cette matière?

 Cet article vous est proposé par Madame Pegah Vahedi - Avocate au Barreau de Bruxelles

GRAND DOSSIER SUR L'EQUITHERAPIE ET L'HIPPOTHERAPIE

QUE PREVOIT LE DROIT BELGE DANS CETTE MATIERE?

 

 

Table des matières

1. Informations préliminaires ................................................................................................ 2

2. Qu’est-ce que l’équithérapie / l’hippothérapie ?.................................................................3

3. Qui sont les hippothérapeutes ? ...................................................................................... 5

4. Comment devenir hippothérapeute ? ............................................................................... 7

5. Conclusions ...................................................................................................................... 8

  

Amis cavaliers, 

 

Vous le savez, le cheval est un être extrêmement sensible et vous l’observez certainement tous les jours. 

 

Mais saviez-vous qu’il se révèle parfois un outil, un partenaire précieux pour soulager ou améliorer le bien-être de certaines personnes ? 

 

Une discipline a en effet fait son apparition en Belgique il y a quelques années et exploite la sensibilité et les émotions des chevaux pour soigner des patients atteints de troubles mentaux ou physiques : c’est ce que l’on appelle l’hippothérapie ou l’équithérapie

 

Grâce à cet article, nous allons vous expliquer ce qu’est l’hippothérapie, qui la pratique et sous quelles conditions, ainsi que comment devenir hippothérapeute. 

 

 

1. Informations préliminaires 

 

Tout d’abord et de façon plus générale, il est essentiel de spécifier que l’hippothérapie est englobée dans un terme plus général nommé zoothérapie. 

 

Effectivement, même s’il est vrai que depuis les années 50, la zoothérapie a été prouvée scientifiquement comme pouvant être bénéfique, il n’en est pas moins en Belgique qu’elle n’est pas encore reconnue comme thérapie et que le titre de zoothérapeute ou hippothérapeute n’est pas un titre protégé par la loi, ni même reconnu.1 

 

Cette absence de reconnaissance par la loi indique que n’importe qui peut porter le titre de zoothérapeute ou hippothérapeute sans qu’il puisse être puni par la loi s’il n’a pas suivi les formations adéquates. 

 

Néanmoins, il est important de préciser qu’une nouvelle loi a été votée et qui pourrait amorcer un changement en la matière : la nouvelle Loi relative à l'exercice des professions des soins de santé (loi LEPS) du 10 mai 2015 modifiée le 10 juillet 2016. 

 

Néanmoins, même si cette loi a été modifiée en 2016, rien n’a encore été fait pour protéger la profession ou pour la reconnaître en tant que telle comme thérapie.  

 

De plus, il est encore plus important de souligner que l’hippothérapie est exclue de l’intervention des assurances par l’arrêté royal du 3 février 2019 modifiant l’annexe de l’arrêté royal du 14 septembre 1984 établissant la nomenclature des prestations de santé en matière d’assurance obligatoire soins de santé et indemnités. 

 

Dès lors, seule l’assurance complémentaire pourra éventuellement intervenir pour le remboursement de ses prestations. 

 

Cependant, l’assurance complémentaire n’est soumise à aucune obligation de réellement couvrir ces frais. 

 

Dès lors, il faudra se renseigner au cas par cas auprès de son assureur. 

 

 

 

2. Qu’est-ce que l’équithérapie / l’hippothérapie ? 

 

L’équithérapie et l’hippothérapie ne sont sans doute pas des notions familières à toutes les lectrices et tous les lecteurs de cet article et c’est pourquoi nous devons commencer par définir ces concepts. 

 

Tout d’abord, ce sont des pratiques non-conventionnelles qui consistent à utiliser le cheval comme médiateur entre un thérapeute (un psychologue, un médecin, un hippothérapeute, …) et un patient. 

 

Souvent, lorsque l’on nous dit « hippothérapie ou équithérapie », nous songeons généralement aux soins des personnes handicapées dispensées par l’intermédiaire d’un cheval. 

 

Mais c’est bien plus que cela : « l'équithérapie est un soin psychique médiatisé par le cheval et dispensé à une personne dans ses dimensions psychiques et corporelles ». 

 

Cette définition française de l’équithérapie est issue d’une charte datant de 2006, la Charte d'éthique et de déontologie des équithérapeutes.

 

Mais au juste, qu’est-ce qui différencie l’hippothérapie de l’équithérapie ? 

 

En soi, les deux termes sont à peu près synonymes : l’équithérapie est simplement plus axée sur le soin du mental du patient, tandis que l’hippothérapie est plus axée sur le soin du corps dans son entièreté. 

 

L’hippothérapie utilise donc le cheval comme médiateur entre le thérapeute et le patient : c’est pourquoi on parle aussi de médiation équestre. 

 

Mais attention, le cheval n’est pas le thérapeute : c’est un outil, ou plutôt un partenaire. 

 

En effet, il y a toujours une relation triangulaire ; le soigneur, le patient et le cheval.

 

Plus encore, on parle bien ici de « soins » apportés au patient : ces soins sont physiques mais aussi psychiques. 

L’hippothérapie, sert à prodiguer un « soin dont les effets portent sur les aspects psychologiques de la personne. Elle cherche donc à améliorer des difficultés d'ordre psychique (angoisses, retard de langage, retard intellectuel, manque de confiance en soi, difficultés de communication, troubles du schéma corporel, problèmes de comportement, etc.) »5.  

 

Il est important de faire attention aux termes de thérapeute et de thérapie. 

 

En effet, ces termes sont protégés et la loi limite toujours cette appellation à un traitement médical. 

 

Dès lors, la prescription d’une thérapie est réservée au monde médical et à ce que la loi reconnait comme telle. 

 

De plus, il est important de souligner que, comme nous parlons de traitement médical, l’agréation de centre d’hippothérapie comme centre de soins thérapeutiques uniquement relèvent de l’INAMI. 

 

Néanmoins, si nous parlons de centres équestres s’occupant de façon continue de personnes en situation de handicap, ces centres équestres devront être reconnus et recevoir un agrément du gouvernement wallon et dès lors satisfaire aux conditions énumérées par l'Arrêté du Gouvernement Wallon du 11 septembre 2008 relatif aux conditions d'agrément et de subventionnement des services organisant des activités pour personnes handicapées.6

 

Se pose alors la question du « pourquoi ». 

 

Pourquoi utiliser le cheval ? 

 

Pour la ferme équestre de Louvain-la-Neuve, c’est la sensibilité du cheval à son environnement qui le rend indispensable puisqu’il réagit en fonction du comportement des autres êtres vivants. 

 

Et en fonction des réactions du cheval, le patient devra adapter son comportement pour influencer le cheval afin qu’il fasse ce que le patient souhaite7.

 

Se pose également la question du « pour qui ». 

 

A qui s’adresse cette discipline ? 

 

On songe avant tout aux enfants souffrant de handicap, mais ce ne sont pas les seuls bénéficiaires de cette discipline. 

 

La ferme équestre de Louvain-la-Neuve explique que cela s’adresse également aux adultes et aux enfants en souffrance, en difficulté, ou en recherche d'épanouissement8.

 

è Pour plus d’informations concernant cette discipline, nous vous invitons à visionner le reportage du Monde de Jamy « Qu’est-ce que l’hippothérapie ? » (https://www.youtube.com/watch?v=_uf94NQRRvY)  ou à vous rendre sur le site de la ferme équestre de Louvain-la-Neuve (https://www.ferme-equestre.be) et sur le site français de l’équithérapie (http://www.ifequitherapie.fr). 

 

Il est important de noter que l’hippothérapie est un terme assez large. 

 

En effet, ce terme réunit à la fois l’hippokinésithérapie, l’équitation thérapeutique et enfin, la thérapie par le cheval. 

 

En effet, l’hippothérapie ne semble pas uniquement s’adresser aux personnes en situation de handicap comme le montre le témoignage ci-dessus. 

 

C’est pour cela que différents termes existent mais qui font tous référence à la thérapie :

· L’hippokinésithérapie est une rééducation physique. Il s’agit donc de kiné à cheval ;

· L’équitation thérapeutique vise une amélioration globale ou particulière de l’état de la personne handicapée mentale ;

· La thérapie par le cheval s’adresse aux personnes handicapées n'ayant pas la capacité de monter à cheval mais qui trouvent un certain épanouissement dans le contact ou les soins donnés à l'animal.

   

3. Qui sont les hippothérapeutes ?

 

Nous l’avons déjà mentionné plus haut : l’hippothérapie est ce que l’on appelle dans le langage juridique une « pratique non-conventionnelle ». 

 

è Une pratique non-conventionnelle, c’est « la pratique habituelle d'actes ayant pour but d'améliorer et/ou de préserver l'état de santé d'un être humain et exercée selon les règles et conditions stipulées dans la présente loi (comprenez la loi du 29 avril 1999, qui contient cette définition) »10. 

 

Les pratiques non-conventionnelles sont nées il y a déjà plus de 300 ans, mais l’on constate qu’aujourd’hui, de plus en plus de personnes y ont recours. 

 

Elles sont souvent controversées parce que leurs effets n’ont pas toujours été prouvés, que ces effets soient positifs ou négatifs. 

 

De plus, elles ne sont qu’un complément à la médecine conventionnelle (celle qui est pratiquée par votre médecin généraliste ou dans les hôpitaux) afin de veiller au bien-être de chaque individu.11 

 

Les pratiques non conventionnelles tentent en effet de soigner l’individu dans son ensemble, et pas seulement les parties atteintes par une lésion, une blessure. 

 

C’est parce qu’il n’y a pas de protocole strict ici, comme il en existe pour soigner de nombreuses maladies, qu’il est plus facile d’apporter des traitements adéquats et personnalisés à chaque individu.12 

 

Il existe en réalité de nombreuses pratiques à visée thérapeutique, qui ont pour but d’améliorer l’état de santé et le bien-être du patient. 

 

Elles sont souvent appelées « médecines parallèles », « alternatives » ou « complémentaires »13. 

 

Dans la liste de ces pratiques se retrouve également l’homéopathie, la chiropractie, l’ostéopathie, la zoothérapie, la naturothérapie, la diététique, …14 

 

L’hippothérapie fait donc partie de la grande famille des pratiques non-conventionnelles. 

 

En effet, cette discipline fait partie de la famille des zoothérapies (thérapie avec des animaux) qui sont elles-mêmes des pratiques non-conventionnelles généralement reconnues comme telles. 

 

Mais l’exercice de ces pratiques non-conventionnelles est-il encadré, comme l’est l’exercice de la médecine ? 

 

La réponse est oui, mais seulement partiellement. 

 

La loi du 29 avril 1999 sur les pratiques non-conventionnelles a tenté d’encadrer ces pratiques, pour éviter que n’importe qui puisse y avoir accès. 

 

 

 

 

Cependant, ce fut un échec relatif car seules quatre disciplines en font l’objet (l’homéopathie, l’ostéopathie, l’acuponcture et la chiropraxie)15 et seul l’accès à la profession d’homéopathe est véritablement réglementé.16 

 

Donc puisque rien n’encadre les autres formes de pratiques non-conventionnelles, n’importe qui pourrait s’improviser hippothérapeute. 

 

Veillez donc bien à vous renseigner sur les compétences du thérapeute pour vous lancer dans cette discipline … 

 

Par ailleurs, l’hippothérapie n’est pas encore totalement développée en Belgique puisque seuls certains centres équestres ont développé cette activité17. 

 

Dans ces centres, ce sont parfois de simples moniteurs équestres qui dispensent les séances. 

 

Mais, il existe cependant des psychothérapeutes qui ont suivi des études de psychothérapie, des formations et se sont ainsi spécialisés en hippothérapiequi sont alors qualifiés « d’hippothérapeutes ». 

 

Nous y reviendrons dans la rubrique « Comment d

            

4. Comment devenir hippothérapeute ? 

 

En Belgique, il n’existe pas de cursus spécifique pour devenir hippothérapeute. 

 

Cependant, diverses formations ont été développées18. 

 

Il est d’abord possible d’obtenir un certificat d’Université en hippothérapie. 

 

Cette formation spécifique est organisée par l’Université catholique de Louvain en collaboration avec le Centre d’hippothérapie de Louvain-la-Neuve et s’adresse aux :

- Praticiens en hippothérapie ; 

- Professionnels de la santé tels que les psychologues, logopèdes, médecins, kinésithérapeutes, infirmier(ères), éducateurs spécialisés, ergothérapeutes, … ; 

- Professionnels du monde équestre souhaitant s'orienter vers la relation d'aide ;

- Personnes engagées dans un travail personnel lié à la relation humain-cheval19.

 

Il est essentiel de s’attarder à nouveau sur le terme de thérapeute. 

 

En effet, il est essentiel de préciser qu’il y a 3 sujets qui interviennent dans l’hippothérapie : 

· Le cheval 

· La personne en souffrance 

· Le thérapeute

 

Il semble donc essentiel qu’un thérapeute (psychologue, logopède, kinésithérapeute, …) intervienne dans les séances d’hippothérapie afin que la thérapie ne perde pas son sens de prestations médicales. 

 

Cette formation dure trois années au minimum. 

 

è Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site de l’Université catholique de Louvain (https://uclouvain.be/fr/etudier/iufc/hippotherapie.html) et sur le site de la ferme équestre de Louvain-la-Neuve (https://www.ferme-equestre.be/formations/CUhippo.html). 

 

A côté de ce certificat, diverses ASBL et centres équestres spécialisés dans cette discipline organisent des formations pour devenir hippothérapeute. 

 

Les techniques et les tarifs divergent d’un centre de formation à l’autre donc nous vous invitons à consulter les sites internet des différents centres belges20. 

 

5. Conclusions

 

L’hippothérapie a donc pris de plus en plus de place dans le monde équestre belge. 

 

Nous espérons que grâce à cet article, vous en connaissez davantage sur cette discipline. 

 

Cependant, si vous souhaitez vous aussi vous lancer dans cette aventure, nous ne pouvons que vous conseiller de bien vous renseigner au préalable sur votre hippothérapeute et son parcours puisque rien ne règlemente la profession.  

 

Notons également que certains centres ont été reconnus par l’AVIQ (Agence wallonne pour une vie de qualité) et qui reconnait la qual

 

 

 

                                                                                                                           ../...

 

Cet article vous à été proposé par :

Madame Pegah VAHEDI 
Avocate au Barreau de Bruxelles
367 avenue Louise
1050 Ixelles
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Les articles publiés sur ce site ont pour seul objectif de présentation de manière simplifiée et compréhensible par tous, des concepts juridiques naturellement complexes. Ils ne sont donc pas de nature à remplacer une consultation individuelle auprès d'un avocat expérimenté, pratiquant de la matière spécifique du droit abordé dans un article particulier. The content of the content diffusing constituants null one consultation d'avocat et de remplacer ce service, notamment. Les articles sont établis uniquement sur les finitions et la pédagogie. La législation évoluée sans cesse et les règles de droit sont en grande partie nationale, de sorte que ces articles représentent la situation spécifique du droit belge au moment de leur réalisation / publication.  

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